Le Château de Picomtal
Avec ses origines remontant au XIIIe siècle, le Château de Picomtal offre une plongée dans le passé, ses murs de pierre racontant des récits de noblesse, d'intrigues et d'évolution architecturale. Que vous soyez un amateur d'histoire, un passionné de culture ou simplement à la recherche d'une évasion spectaculaire au cœur d'une nature à couper le souffle, le Château de Picomtal promet une expérience inoubliable imprégnée de charme médiéval et de paysages enchanteurs.
Une maison d'hôtes d'exception
L'histoire du château commence au XIème siècle sous la forme d'une tour de guet, puis il acquiert sa forme définitive lors de la Renaissance, au début du XVIème siècle. Successivement lieu de garnison à l'époque Louis XIV-Vauban, puis lieu de résidence de notables, il est aujourd'hui un lieu d'accueil aux thèmes variés : chambres d’hôtes, visites historiques guidées, réunions d'entreprises, concerts, ateliers culinaires, mariages.
Malgré son état fort délabré après un siècle d'oubli, la "vieille dame" séduit immédiatement Sharon et Jacques, conscients de l'immense potentiel que représentent son architecture, son histoire, son environnement et sa taille humaine. Tous deux s'intéressent aux vieilles pierres, aux monuments qui ont une âme. Dès l'acquisition en 1999, les travaux commencent pour trois bonnes années et le jardin renaît dans la foulée.
Une maison d'hôtes d'exception est née ! Neuf suites et chambres de caractère toutes différentes, baignent encore dans la lumière du XIXème et sont mises à votre disposition.
Découvrez les 4 ans des travaux au château (1999-2003) dans un film de 13 minutes.
Parc et jardins
Au sein du domaine du Château de Picomtal, un somptueux jardin à la française a été soigneusement restauré à la fin du XXème siècle. Ce jardin harmonieux se distingue par une végétation minutieusement sélectionnée pour s'adapter aux rigueurs climatiques locales : des étés chauds et arides aux hivers froids.
Au fil de votre exploration, vous découvrirez une série de bassins et de fontaines qui ponctuent ce paysage élégant. Les parterres soigneusement taillés, bordés de buis, coexistent avec des éléments tels que la calade, le parvis, le verger et une paisible pièce d'eau. Tous ces éléments se dévoilent progressivement, ajoutant à la magie de cette demeure emblématique, le Château de Picomtal.
Témoin précieux du patrimoine historique et architectural des Hautes-Alpes, le château et ses jardins offrent une expérience qui marie l'histoire, la nature et la beauté intemporelle.
Histoire du Château de Picomtal
Aux origines
Le château de Picomtal a été bâti par les Embrun, seigneurs laïcs aux côtés des archevèques d'Embrun, auprès desquels ils exerçaient des fonctions des viguiers ou vidames. Ils ont fourni un très grand nombre d'archevêques au cours du Moyen-Age. Leur souveraineté s'étendait alors de Châteauroux jusqu'à Pont rouge ( Pont sur le torrent de Boscodon), aux limites de Montmirail et de Savines.
Les Embrun ont été chassés de la ville par une révolution municipale de Châteauroux (Château de Marcellin) vers l'an 1080, à l'instigation de l'archevêque et des bourgeois de la localité. Ils se sont alors retirés dans la partie basse de la paroisse de Saint Jean, où ils construisirent un donjon de bois, fondant ainsi la seigneurie des Crottes.
Au XIIIème, le donjon de bois a été remplacé par un donjon de pierres, tour Sud-Ouest du Château actuel et dite Tour Boniface. Cette tour, entourée d'une palissade de rondins, comportait une cave et un étage non voûté auquel on accédait au moyen d'une échelle.
La présence de la garnison qui accompagnait les anciens seigneurs d'Embrun et la sécurité qu'elle apportait, incita les cultivateurs de la paroisse de St Jean à s'établir à proximité de leurs terres de la plaine ; c'est ainsi que naquit l'agglomération de Crots, qui ne comportait jusqu'alors que quelques bergeries d'étape pour les transhumances.
En prenant comme point de départ le donjon du XIIIème, les Embrun ont ensuite, au XIVème, bâti un château carré de quatre tours, comportant au rez de chaussée une cuisine et une écurie voûtée et pavée. Au premier étage avaient été aménagées deux pièces de grandes dimensions. L'escalier se trouvait dans la tour nord-ouest aujourd'hui disparue. Les tours de ce château n'étaient pas voûtées.
Rennaissance
En 1507, Martin de la Vilette, qui avait hérité des Embrun, a remanié complètement le château. Doublant sa surface au sol, il a fait démolir les deux tours du côté de la plaine, et les a remplacées par deux autres tours érigées sur la terrasse actuelle. Il a fait construire en avant de l'ancienne façade nord trois pièces sur cave et une cage d'escaliers. C'est sans doute à cette époque qu'il a fait surélever les deux tours antérieurement existantes, réhaussé d'un étage le bâtiment du XIVème et fait reconstruire la charpente actuelle du corps central de l'édifice.
L'aménagement intérieur, les plafonds à la française et l'édification des murs de refend doivent dater de la fin du XVIème ou du début du XVIIème. Il est en tout cas antérieur à 1692.
Le château de Picomtal compte donc une tour du XIIIème, un bâtiment du XIVème auxquels ont été accolés un autre bâtiment et deux tours au début du XVIème. L'état primitif a donc été depuis à peu près intégralement conservé. Les fenêtres ont pourtant été agrandies ; une véranda a été construite sur la façade sud, sans doute au début du XIXème. A cette époque également, la façade s'est ornée d'un balcon de bois aujourd'hui disparu. Les murs de soutènement de la terrasse sont du XVIè, ainsi que l'emplacement du jardin.
L'avenue d'accès actuelle ne date que du XIXème, le chemin primitif étant le raccourci qui passe sous le mur ouest de la terrasse et donne sur l'ancienne ferme.
En août 1692, les troupes du duc de Savoie ont brûlé une partie du chateau, côté de l'actuelle salle à manger et de la tour de la chapelle, mais peut-être également toute la partie est du château, comme en témoignent les vestiges de poutres calcinées découvertes en 1999 lors de la dernière restauration.
Transmission du chateau de Picomtal
Le château de Picomtal a successivement appartenu aux Embrun, aux la Vilette, aux Rame et à la famille de Ravel. C'est l'abbé de Ravel qui a fait construire, accolée à la tour Nord-Est, la chapelle devenue par la suite une grange. A cette époque, le château aurait occasionnellement servi de résidence d'été à l'archevêque d'Embrun.
Les héritiers de l'abbé de Ravel cédèrent en 1769 le domaine de Picomtal et la seigneurie des Crottes, devenue bien symbolique, à Joseph Cellon, bourgeois d'Embrun et ancien officier d'infanterie coloniale. En 1792, sans doute à la mort de celui-ci, la propriété est acquise par Jean-François Cressy, ci-devant Vi-Bailli royal d'Embrun et reconverti en commissaire des guerres du gouvernement révolutionnaire.
La famille Berthe, qui avait réalisé une grosse fortune dans les fournitures militaires et le commerce des bestiaux et avait déjà acquis l'Abbaye de Boscodon lors de sa mise en vente comme bien national, achète à son tour le château.
Sous la direction de M. Ferrari, architecte local, on y procède alors à d'importants travaux, notamment à la modification de la charpente des tours. C'est à cette époque, vraisemblablement à la fin de l'Empire, qu'est tracée l'avenue actuelle et construite l'anachronique véranda style Louisiane ombragée côté sud par deux genévriers de Virginie encore en place actuellement.
Le dernier Berthe, Louis, qui fut 23 ans, maire de la commune des Crottes, mourut en juillet 1870. Sa chapelle funéraire existe toujours dans la partie ancienne du cimetière communal.
Vendus en adjudication publique en 1876, le château et ses terres devinrent alors la propriété de Joseph Roman, ancien avocat, descendant d'une vieille famille de Provence, qui procéda en homme de goût à d'importants travaux dans son aménagement intérieur et lui donna à peu de choses près son apparence actuelle. Monsieur Joseph Roman, qui fut maire des Crottes, était membre de l'Institut. Il s'est illustré dans la science sigillographique, l'histoire de l'art et les études archéologiques locales.
Après sa mort en 1924, le château est resté dans la famille Roman d'Amat, ses héritiers, jusqu'en 1998, date du rachat de l'édifice par Jacques et Sharon, qui procédèrent à la dernière restauration de 1999 à 2003.